L’état de l’environnement, vingt ans après novembre 1989

Photo: Petr Stolař, teplice.naseadresa.cz

La qualité de l’air respiré en Bohême du Nord, où la situation écologique était catastrophique avant 1989, est aujourd’hui bonne : c’est du moins ce qu’ont constaté des experts réunis à l’occasion du séminaire « L’environnement tchèque 20 ans après novembre 1989. » Une série de manifestations écologiques organisées à partir du 11 novembre 1989 à Teplice, dans le nord de la Bohême, a devancé de quelques jours le début de la révolution de Velours à Prague.

Avant 1989, des arbres perdaient leurs feuilles pendant les étés de smog au nord de la Bohême ; au printemps, les nuits sentaient le souffre et les substances chimiques des usines de gaz. En automne, les enfants avaient des nausées provoquées par la pollution atmosphérique, et la situation en hiver franchissait tous les seuils d’alerte, se souvient Petr Veselský, fondateur d’Ekoforum :

« Sérieusement, on voyait que le problème de l’écologie planait dans l’air. »

Le 8 novembre, les premières affiches invitant les habitants de la ville de Teplice à venir manifester leur mécontentement de l’attitude inhumaine des dirigeants politiques vis-à-vis de la santé de la population et de la protection de l’environnement sont apparues dans les rues. Le 11 novembre, un millier d’habitants de Teplice, dont beaucoup avec un masque à gaz, étaient réunis dans le centre-ville. Une pétition demandant à la municipalité de commencer à s’occuper des problèmes écologiques a été rédigée. Le maire actuel de Teplice, Jaroslav Kubera, se souvient des actions menées dans le stade de Teplice quand il était déjà évident que l’écologie n’était pas la seule préoccupation des manifestants :

« C’est une évidence, et je ne cesse de le répéter : la révolution de Velours a commencé à Teplice, non pas à Prague. Les manifestations avaient deux aspects : un aspect écologique, car nous vivions dans cette ville et respirions cet air dont la qualité est incomparablement meilleure aujourd’hui. Ensuite, il y avait un contexte politique tout à fait évident. »

Après 1990, des milliards de couronnes ont été investis dans la désulfuration des usines chimiques. Dès le milieu des années 1990, les concentrations de souffre ne représentaient plus qu’un dixième de ce qu’elles étaient en 1990. L’amélioration de la qualité de l’air en Bohême du Nord a sauvé la vie de 3 000 personnes au minimum, selon les experts.