Litomyšl, une ville investie par la musique

Photo: CTK

C’est un fragment du poème symphonique «Le camps de Wallenstein» de Bedřich Smetana qui est le jingle de la 51e édition du festival lyrique Smetanova Litomyšl – Litomyšl de Smetana, la deuxième manifestation la plus importante de son genre en République tchèque après le Printemps de Prague. Le festival qui a commencé le 12 juin a déjà proposé au public plusieurs concerts réussis.

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C’est le cadre qui fait le charme de cette importante manifestation musicale. La ville de Litomyšl, patrie de Bedřich Smetana, ville historique d’une rare beauté, offre un décor idéal pour la musique. La silhouette exquise de son château renaissance, ses églises, ses parcs, les façades pures et élégantes de ses maisons rappellent au visiteur qu’il se trouve dans un vieux centre culturel et spirituel. La musique ne fait que couronner ce tableau harmonieux. Cette année elle investit la ville, malgré la crise, avec une surprenante prodigalité, ce que confirme le directeur artistique du Festival Vojtěch Střítezský :

«Le festival est le plus long de l’histoire, nous l’avons conçu avec générosité à l’occasion de plusieurs anniversaires. Il ne s’agit pas seulement du 60e anniversaire de la fondation du festival, mais la ville de Litomyšl elle-même fête le 750e anniversaire du moment où elle a obtenu le statut de ville. Nous célébrons aussi des anniversaires de Bedřich Smetana. Nous avons préparé donc 25 programmes dont certains seront répétés ce qui fera au total une trentaine de spectacles. Le festival durera jusqu’au 6 juillet.»

Plusieurs premières figurent au programme du festival dont les opéras Dalibor de Bedřich Smetana et Rusalka d’Antonín Dvořák mais aussi des oratorios, des grands concerts symphoniques et des récitals. Parmi les vedettes de cette édition il n’y aura cependant pas Annette Dasch qui devait présenter un programme composé d’airs d’opérettes. Elle sera remplacée par la soprano Kate Royal, espoir du jeune chant britannique, avec un répertoire bien différent. Parmi les sommets du festival il faut rappeler le récital de ce lundi de la mezzo tchèque Magdalena Kožená. La chanteuse accompagnée de l’ensemble Private Musicke a présenté un choix d’airs italiens du début du XVIIe siècle, donc de la période qui a donné au monde un nouveau genre – l’opéra. Dans le public il y avait aussi le musicologue Jindřich Bálek:

«C’est comme si Magdalena Kožená revenait aux sources de son art. Rappelons qu’elle a commencé sa carrière avec ce répertoire, que c’est la musique ancienne qui a fait sa renommée. Pour sa voix qu’elle domine parfaitement sur le plan technique, une voix qui n’est pas très volumineuse mais qui est capable d’une versatilité d’expression très suggestive, ce genre de répertoire est tout à fait idéal.»

Ceux qui n’ont pas eu la chance d’entendre Magdalena Kožená en concert auront l’occasion d’écouter quand même ce répertoire grâce au disque qu’elle prépare. Cette année le festival porte le sous-titre "Europa Musicalis". C’est dans son cadre qu’aura lieu, le 28 juin, un concert au cours duquel la République tchèque passera symboliquement à la Suède le relais des manifestations culturelles qu’elle a organisées dans le cadre de sa présidence de l’Union.