Milan Horacek : un député vert européen ouvre son bureau à Prague

Milan Horacek, photo: CTK

Tchèque émigré en Allemagne après 1968, Milan Horacek, actuel député européen pour le parti écologiste allemand, s'est fait une place au sein de la politique allemande et européenne, et il compte bien en faire de même en Tchéquie, où il a ouvert son bureau de représentation, ce lundi, à Prague.

Milan Horacek,  photo: CTK
En tant que député européen pour le parti écologiste allemand, membre du parti écologiste tchèque, qu'est-ce qui pousse Milan Horacek à venir ouvrir un bureau de représentation aujourd'hui à Prague? Notre collègue de la rédaction allemande Gerald Schubert lui a posé la question.

« Il y a plusieurs raisons. D'une part, je suis né en Bohème du Nord, ensuite je suis parti en exil politique, où j'ai co-fondé le parti des Verts, grâce auquel j'ai pu devenir député au Bundestag en Allemagne. L'an dernier, on m'a proposé de poser ma candidature pour le Land de Saxe-Anhalt, ce qui m'a amené à être député européen cette année. La relation entre ces deux pays est claire : après 1990, je suis revenu ici pour travailler tout d'abord avec Vaclav Havel au sein d'un groupe de conseillers, puis j'ai ouvert la Fondation Heinrich Boell à Prague, en 1991, une institution qui prône des valeurs qui vont de l'écologie aux politiques culturelles. Pour toutes ces raisons, il est important pour moi de me trouver aujourd'hui dans ce bureau, à quelques pas du Parlement tchèque. Ceci va nous permettre aussi d'apporter notre soutien aux Verts tchèques, en espérant pouvoir entrer au Parlement dans deux ans. »

La personne de Horacek, dont le parallèle avec Cohn-Bendit est inévitable, incarne en quelque sorte l'homme politique européen par excellence, avec une vision transnationale de ce que les différents partis d'orientation écologiste peuvent et doivent faire ensemble.

« Je suis ici en tant que député européen bien entendu. Une européanisation de la politique est nécessaire dans ce pays et il est important d'y être actif. Heureusement, nous sommes treize à avoir été élus, et mes collègues réussissent très bien à combler mes absences, ce qui me permet, en plus de mes fonctions en Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe, à Berlin, à Strasbourg et à Bruxelles, de donner un coup de main ici aussi. »

Milan Horacek,  photo: Gerald Schubert
La question de l'extermination des roms par les nazis, de la prostitution enfantine et du trafic de femmes notamment dans les zones frontalières, ou encore, dans un registre moins grave, la question du trafic transfrontalier entre Tchéquie et Allemagne : voilà ce pour quoi Milan Horacek veut s'engager dans les cinq années à venir, période pendant laquelle il sera au Parlement européen. Un moyen pour les Tchèques d'avoir en quelque sorte leur député Vert à Strasbourg.

Pour l'heure, le parti écologiste tchèque n'est pas très uni, et ses relations avec Horacek ne sont pas au beau fixe:

« Certains membres des Verts m'ont même temporairement exclu du parti juste avant les élections. Mais j'ai de très bonnes relations avec un grand nombre de dirigeants Verts tchèques. Le fait d'avoir des divergences d'opinion avec l'actuelle direction du parti est à mon sens une crise passagère qui, je l'espère, trouvera bientôt un aboutissement positif. »

D'ici deux ans, quand les Verts entreront au Parlement tchèque, ajoute Horacek pour conclure.

Auteur: Agnès Vaddé
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