Sommet de l’OTAN : Prague participe au projet de « défense intelligente » et continue à soutenir l’armée afghane

Anders Fogh Rasmussen, Václav Klaus et Barack Obama, photo: CTK

Lors de son sommet qui s’est tenu ces dimanche et lundi à Chicago, aux Etats-Unis, l’OTAN a approuvé la création d’un centre d’entraînement aérien en République tchèque. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de l’Alliance dit de « défense intelligente », dont l’objectif est d’assurer une plus grande efficacité des forces de l’OTAN et de réaliser des économies. A Chicago, la République tchèque a également annoncé vouloir contribuer au soutien financier de la jeune armée afghane.

Quatre milliards de dollars : tel est le montant de la somme annuelle que l’OTAN estime nécessaire pour le bon fonctionnement de l’armée afghane après le retrait progressif de ses troupes, prévu entre mi-2013 et fin 2014. Si Washington versera près de la moitié de cette somme, les alliés devront, eux aussi, contribuer au soutien des forces afghanes, tout cela dans un seul but : ne pas abandonner à son sort l’armée afghane chargée de la prise de contrôle de la sécurité dans le pays et ainsi éviter que celui-ci replonge dans le chaos. Interrogé, à Chicago, par les médias tchèques, le ministre de la Défense Alexandr Vondra est resté discret sur le montant exact de la contribution de Prague :

« L’aide financière tchèque devrait être de l’ordre de quelques millions de dollars. Nous ne sommes pas une grande puissance et, surtout, nous avons déjà participé de façon importante à la reconstruction de l’Afghanistan à travers la présence de nos soldats. »

Anders Fogh Rasmussen,  Václav Klaus et Barack Obama,  photo: CTK
Actuellement, quelque 640 soldats tchèques opèrent dans le pays, dans le cadre de la Force d’assistance et de sécurité de l’OTAN (ISAF). Cette mission tchèque, qui a débuté en 2002 et devrait donc s’achever dans deux ans, pèse lourd dans le budget de l’Etat, comme l’a confirmé, à Chicago, le président Václav Klaus :

« Nous nous rendons surtout compte que toute autre forme d’aide nous coûtera beaucoup moins cher que le financement de l’important contingent tchèque en Afghanistan. »

Néanmoins, toujours durant le sommet, le ministre de la Défense s’est opposé aux nouvelles coupes budgétaires souhaitées dans son secteur par le ministère des Finances. Selon Alexandr Vondra, une réduction de son budget nuirait aux principes de la défense commune. Avec 1,15 % de son PIB consacré à la défense en 2011, la République tchèque reste encore loin des 2% demandés aux vingt-huit pays alliés par l’OTAN.

Sommet de l’OTAN,  photo: CTK
Le programme de « défense intelligente » a été un des autres enjeux abordés à Chicago, dont le sommet est présenté comme le plus important depuis la création de l’OTAN il y a plus de 60 ans. Une vingtaine de projets s’inscrivent dans le cadre de cette initiative de « défense intelligente », parmi lesquels la création d’un centre d’entraînement aérien à Pardubice, dans l’est de la République tchèque. Ce projet, préparé en collaboration avec la Croatie, prévoit la formation commune de pilotes d'hélicoptères et d'équipages au sol. La formation sera également axée sur la préparation de conseillers en aviation de l'OTAN qui seront ensuite chargés d'assurer la formation des forces afghanes. Pour l’heure, des pilotes afghans et américains s’entraînent déjà à Pardubice.

Enfin, la République tchèque devrait figurer parmi les treize pays membres de l’OTAN appelés à participer à l’achat de cinq avions de reconnaissance sans pilote dont l’Alliance entend se doter d’ici 2017.