Tereza et Jan, toujours les prénoms préférés des parents tchèques

Depuis 13 ans déjà, Tereza est le prénom le plus fréquemment donné aux filles en République tchèque. En 2010, pas de surprise – Terezka est toujours en haut du classement. Parmi les garçons, le prénom Jan est aussi très populaire, depuis plusieurs générations. Český statistický úřad (L’Office Nationale de la Statistique) a publié la semaine dernière le palmarès des prénoms les plus donnés aux enfants tchèques.

Dans les années à venir, les écoles maternelles seront toujours remplies de fillettes appelées Tereza, Eliška et Adéla et de petits garçons prénomés Jan, Jakub ou Tomáš. Ce sont les prénoms les plus fréquents des enfants tchèques nés en 2010. Les statistiques ne sont guère surprenantes – les trois premiers prénoms des garçons sont les mêmes depuis au moins dix ans. Pour les filles, Tereza est toujous « la championne » incontestée, Anna ou Natálie qui la suivaient surtout au début du millénaire, sont aussi toujours parmi les cinq premières.

Les autres prénoms du palmarès sont aussi assez traditionnels. Mais grâce aux parents étrangers ou à des parents qui ne redoutent pas le changement, on trouve aussi des bébés portant un prénom exotique tel que Fathíja, Cristiano ou Zoltán. Eva Kortanová, chef de ce projet statistique, identifie les principaux groupes des prénoms exotiques.

« Parmi les prénoms étrangers, ce sont les prénoms russes et ukrainiens qui sont fréquents. On trouve aussi pas mal de prénoms slovaques ou de l’ex-Yougoslavie. Les prénoms vietnamiens sont représentés en grand nombre. Et des prénoms français apparaissent aussi. »

Carte des prénoms masculins en République tchèque,  photo: L’Office Nationale de la Statistique
Cette statistique a identifié un autre phénomène assez intéressant – les garçons tchèques héritent souvent du prénom de leur père. Zdeněk, Ladislav ou Jiří figurent parmi les prénoms les plus hérités. Les filles sont moins touchées par la tradition familiale. Eva Kortanová explique:

« Je pense que le fait de passer le prénom du père au fils, même depuis plusieurs générations, est une pratique assez enracinée dans la société tchèque. En ce qui concerne les filles, j’ai l’impression que c’est parfois le prénom de leur grand-mère, voire l’arrière-grand-mère, qui leur est donné. Voilà pourquoi on observe ces derniers temps l’usage croissant d’anciens prénoms tchèques tels que Rozárka, Viktorie etc. »

Cela ne veut pas dire que les parents tchèques ne sont pas prêts à expérimenter. Dans les années 1990, les telenovelas sudaméricaines ont causé un petit boom des prénoms hispaniques tels Manuela, Esmeralda ou José Armando. Même Eva Kortanová est parfois surprise par la créativité des parents tchèques:

« Ce qui m’a étonnée personnellement, c’est la tchéquisation des prénoms étrangers comme Šanel, écrit avec un 'Š' tchèque au lieu de 'Ch'. Les parents veulent donner un prénom étranger – mais la transcription est tchèque. Je ne sais pas s’ils ne connaissent pas la forme correcte du prénom ou s’il veulent intentionnellement donner une forme tchèque au prénom. Cela me paraît un peu curieux. »

Viktoria Plzeň
Sinon, il paraît que les familles tchèques décident du prénom en fonction de sa signification ou de la tradition familiale. Les phénomènes socioculturels n’ont pas trop d’influence. Par exemple, à Plzeň, la ville du club champion tchèque de foot, Viktoria Plzeň, les statistiques montrent qu‘il n’y a pas plus de filles prénommées Viktorka par rapport au reste de la République tchèque.