Un guide de Prague pour éviter les arnaques et les pièges à touristes

Photo: Archives de Janek Rubeš

Un guide de Prague pas comme les autres a fait son apparition dans les rayons des librairies, le Honest Guide, du nom de la célèbre chaîne YouTube du journaliste tchèque Janek Rubeš. Cette chaîne, en anglais, propose aux touristes de découvrir les meilleurs endroits de Tchéquie et même d’ailleurs, et d’échapper aux foules de touristes et aux arnaques. Radio Prague a feuilleté l’ouvrage.

Photo: Archives de Janek Rubeš

Ne vous attendez pas à un guide des plus classiques. Dans le Honest Guide, c’est à peine si vous retrouverez une carte de Prague. A la place, une cinquantaine de bonnes adresses et de conseils pour apprécier Prague comme il se doit, le tout enrichi de belles photos et illustrations, avec un ton toujours complice, le tout en anglais. Ainsi, si vous vous arrêter au Františkánská Zahrada, vous vous assiérez peut-être sur le banc où Janek Rubeš, l’auteur du livre, a embrassé pour la première fois ou a fumé son premier joint. On l’écoute.

« Ce n’est pas vraiment un ‘guide’ à proprement parler. C’est plutôt des endroits qu’on aime. Il n’y a pas d’adresses, pas de localisation, on ne vous dit pas vraiment comment y aller, quel tram prendre ou même les horaires d’ouvertures. Ce sont juste 50 endroits que nous aimons et nous voulons juste partager des histoires personnelles qui nous sont arrivées avec une jolie photo pour l’illustrer. »

Honza Mikulka et Janek Rubeš,  photo: Ondřej Tomšů
Les conseils donnés par Janek Rubeš et Honza Mikulka, le caméraman, sont divers : des bars, des restaurants, bien sûr, mais aussi… se lever à 6 heures du matin pour apprécier le pont Charles et la place de la Vieille-Ville déserts, ou lever la tête pour apprécier l’architecture pragoise. Mais surtout, les deux Pragois donnent de nombreuses astuces pour éviter les arnaques et pièges tendus aux touristes.

« Nous recevons tout le temps des emails ou des messages sur Facebook de la part de gens qui ont vu nos vidéos mais probablement pas toutes puisqu’ils ont quand même été piégés. Le problème avec ces escrocs c’est qu’ils sont vraiment bons et développement toujours de nouvelles façons de piéger les touristes. Je pense que c’est toujours un gros problème. Même quand c’est juste une personne qui se fait avoir, c’est déjà grave. Parce qu’il va s’en souvenir longtemps. Qu’il apprécie ou pas Prague, ça sera son premier souvenir. Si on lui demande 'Alors, c’était comment Prague ?', il dira 'Oh, ils m’ont bien arnaqué – et oui, sinon, j’ai vu des ponts ou je ne sais quoi'. »

Et pour ces amoureux de Prague qui ont grandi ici et continuent à découvrir de nouveaux lieux chaque jour, une question se pose parfois : faut-il vraiment parler d’un endroit au risque d’y voir affluer une foule de touristes ?

« Je me souviens qu’on s’était pose la question pour un bar, on s’était dit qu’on en parlerait jamais, et maintenant il est dans le livre : c’est le Čili Bar. Ils ont des shots au piment incroyables. On ne peut pas en demander deux, c’est trois minimum, ce qui veut dire qu’une bonne soirée vous y attend ! On s’était aussi promis de ne jamais parler du restaurant Kuchyň, au château de Prague, et finalement nous l’avons fait. Donc je ne sais pas. Je pense souvent qu’il faudrait garder des endroits secrets, mais j’ai finalement compris que c’est quand même mieux de partager les bons plans. Parce que si plus de gens viennent dans ce type d’endroit, ça peut leur permettre de perdurer… »

Photo: Archive de Janek Rubeš
« Ce que je réponds toujours c’est : 'Ne cachons pas les bonnes adresses. Changeons les mauvais plans en bonnes adresses.' Dans le centre-ville, il y a 90% de de pièges à touristes peu recommandables. Donc je pense qu’on devrait convaincre ce type d’endroit qu’ils pourraient aussi être des endroits charmants et accueillants, pas seulement pour les touristes mais aussi pour les locaux. Parce qu’aujourd’hui il y a plus d’endroits dans le centre-ville où les tchèques et les Pragois ne sont pas les bienvenus – voire parfois littéralement virés. C’est quelque chose qui me rend dingue. Je ne veux pas vivre dans une ville où vous ne pouvez même pas entrer dans un bar parce que vous êtes tchèque, parce qu’ils savent que mon portefeuille n’est pas aussi rempli que celui d’un étranger. »

La tâche est ardue, mais avec plus de 440 000 abonnés et près de 200 vidéos, le Honest Guide continue à rapprocher touristes et Pragois. Le livre est vendu en librairies ainsi que dans quelques bars chaudement recommandés pour la somme de 15 euros.