Un institut pragois réalise une première dans l’histoire de la transplantation d’organes en Europe

Bartoloměj Pešta, photo: ČTK

En 2014, les médecins tchèques ont réalisé 846 différentes greffes d’organes. Rien qu’à Prague, l’Institut de médecine clinique et expérimentale (IKEM) a mené 484 opérations, nouveau record dans l’histoire de la médecine tchèque. Mieux même encore, mi-décembre dernier, les médecins d’IKEM ont effectué un exploit unique en son genre en transplantant, pendant une seule et même opération, pas moins de cinq organes à un patient.

Bartoloměj Pešta,  photo: ČTK
Souffrant à la fois d’une thrombose veineuse viscérale et d’une cirrhose du foie auto-immune, maladies qui avaient pour conséquence que ses propres anticorps attaquaient son foie ainsi que d’autres de ses organes, le patient Bartoloměj Pešta, âgé de 60 ans, a rapidement vu son état se dégrader dans le courant de l’année 2014, lorsque son ventre se remplissait de plusieurs litres de liquides que les médecins devaient pomper.

Après avoir réussi à trouver le donneur d’organes adéquat, l’IKEM a immédiatement appelé Bartoloměj Pešta, qui ne pouvait pas être sauvé par une simple greffe du foie. Deux équipes médicales de l’Institut ont alors engagé une opération longue de près de dix heures pendant laquelle cinq organes ont été greffés : l’estomac, le pancréas, la rate, le foie et l’intestin grêle. C’était donc aussi la première fois en République tchèque qu’une greffe intestinale était entreprise. Quelques jours après cette opération, une autre patiente s’est également vu greffer cinq organes à la fois.

Deux mois plus tard, l’état de santé du patient Bartoloměj Pešta est satisfaisant, et les médecins admettent désormais plus sereinement que l’opération s’est déroulée avec succès. Chef du département Chirurgie et Transplantation à l’IKEM, Jiří Froněk a indiqué:

Jiří Froněk,  photo: ČTK
« Monsieur Bartoloměj Pešta est avant tout un grand combattant. Même s’il est encore trop tôt pour que l’on puisse lui retirer les différents tuyaux et autres compléments nutritionnels, j’espère que tout se passera désormais sans problèmes. »

Bartoloměj Pešta doit rester sous surveillance médicale pour quelques mois encore. Cependant, il affirme se porter « à merveille » et que son actuel état de santé n’a plus rien à avoir avec ce qu’il vivait avant l’opération. Jiří Froněk a précisé :

« Nous contrôlons la fonction de chaque organe de façon individuelle. Nous vérifions également les taux des médicaments de façon à ce qu’ils soient efficaces et à ce que tous les médicaments, y compris les médicaments immunosuppresseurs, fonctionnent comme prévu et empêchent ainsi le rejet des différents organes, et surtout de l’intestin grêle. »

Bartoloměj Pešta,  photo: ČTK
L’année dernière, l’IKEM a réalisé un nombre record de 119 greffes du foie, soit une hausse de 40% par rapport à 2013. La raison de l’augmentation de ce type d’opération réside notamment dans le fait que, lorsque cela est possible, les médecins partagent le foie du donneur en deux morceaux afin de pouvoir satisfaire deux receveurs.

S’il existe en République tchèque six centres de transplantation autres que l’IKEM, ce dernier réalise à lui seul près de 60% des transplantations dans le pays, une donnée qui le classe parmi les plus importants centres de ce type en Europe.

Même si la durée d’attente pour un receveur d’organe en République tchèque, environ un an, est une des plus courtes en Europe, ces bons résultats ne garantissent toutefois pas une greffe certaine : en 2014, 75 patients en attente d’un organe sont décédés.