Une exposition pour découvrir le destin d’Emil Kapaun, héros tchéco-américain de la guerre de Corée

Emil Kapaun, photo: CC0

Une exposition dédiée à Emil Kapaun, aumônier militaire américain d’origine tchèque, décoré en 2013 à titre posthume de la Médaille d’honneur par Barack Obama, a été inaugurée cette semaine à Olomouc (Moravie). Jusqu’à fin avril, elle présente des photographies grand format qui retracent le parcours d’un héros de guerre tchéco-américain mort en captivité pendant la guerre de Corée (1950-1953). Un héros quasi méconnu en République tchèque.

Emil Kapaun,  photo: CC0
En avril dernier, cent ans se sont écoulés depuis la naissance d’Emil Joseph Kapaun à Pilsen, petite colonie tchèque non pas de Bohême de l’Ouest mais du Kansas, dans le sud-ouest des Etats-Unis. Issus de l’immigration tchèque de la fin du XIXe siècle, ses parents ont possédé une ferme à Pilsen. Mais leur fils Emil est ordonné prêtre en 1940, avant d’être nommé aumônier militaire à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, puis d’être envoyé en Birmanie et en Inde.

Promu capitaine, Emil Kapaun revient, après la guerre, aux Etats-Unis, où il suit des cours à l’Université catholique de Washington. En 1949, il rejoint de nouveau les rangs de l’armée américaine dans laquelle il s’engage. Le prêtre rejoint alors d’abord Tokyo, puis la Corée du Nord en juillet 1950. Quelques mois plus tard, il est fait prisonnier près d’Unsan lors de la première bataille contre l’armée chinoise, préférant rester auprès de ses camarades blessés.

Josef Kořenek, de l’association Paschalia Olomucensia, à l’origine de l’exposition sur Emil Kapaun, raconte :

« Lors du conflit en Corée, Emil Kapaun a sauvé des dizaines, voire peut-être même des centaines de soldats américains. Quand il a eu la possibilité de se sauver lui-même, il ne l’a pas fait. Il affirmait qu’il ne pouvait pas quitter ses amis soldats, que sa place était à leur côté. Il s’est donc laissé capturer par l’armée chinoise afin de pouvoir s’occuper des soldats blessés et défendre leurs droits. »

Emil Kapaun,  Corée,  1950,  photo: Col. Raymond Skeehan,  public domain
En poursuivant son ministère pastoral dans des conditions désastreuses, Emil Kapaun a aussi partagé ses maigres rations de nourriture avec les soldats, fait bouillir de l’eau pour prévenir les épidémies de dysenterie, creusé des latrines ou encore remonté le moral des prisonniers.

Titulaire, à titre posthume, de la plus haute distinction militaire américaine, le prêtre est mort en mai 1951 à Pyoktong. Sa dépouille demeure toujours dans une fosse commune sur le territoire actuel de la Corée du Nord. Par ailleurs, l’Eglise catholique a ouvert un procès en vue de sa béatification.

L’exposition sur le parcours d’Emil Kapaun se tient jusqu’au 30 avril prochain à l’église Saint-Michel d’Olomouc. Un concert auquel participera le batteur américain Mike Terrany sera organisé en son hommage le 24 avril prochain au cinéma Metropol d’Olomouc.