Une nouvelle pépite du cinéma d’animation sur les écrans français

L'Etrange forêt de Bert et Joséphine'

Le public français a la chance inouïe de pouvoir découvrir depuis mercredi dernier dans les salles de cinéma L'Etrange forêt de Bert et Joséphine (Až po uši v mechu, en tchèque), une nouvelle petite perle du cinéma d’animation tchèque. Le film est distribué par la société Cinéma Public Films (CPF), dont le gérant, Valentin Rebondy, a présenté le moyen métrage pour Radio Prague :

Valentin Rebondy,  photo: YouTube
« C’est un film qui propose une histoire en chapitres. Toute l’action se déroule en sous-bois dans une forêt épaisse et profonde. On va vraiment se situer à la hauteur du sol, de deux petits personnages qui s’appellent donc Bert et Josésphine, qui sont des lutins, des esprits de la forêt, et qui ont pour fonction, pour vocation, de s’occuper de la forêt et d’entretenir toutes les espèces vivantes qui s’y trouvent. Le moment déclencheur de l’action du film va être la disparition mystérieuse de quelques petits champignons lumineux, qui va engager Bert et Joséphine sur toute une enquête et les amener à découvrir la véritable nature d’une nymphe qui habite la forêt en leur compagnie. »

A quel public s’adresse ce film ?

L'Etrange forêt de Bert et Joséphine'
« C’est un film pour toute la famille. C’est vrai qu’il est recommandé aujourd’hui aux enfants à partir de 4-5 ans. On peut aussi le voir beaucoup plus grand car c’est un film qui propose différents niveaux de lecture et qui offrira de toute manière un voyage dans un univers forestier tout à fait original et singulier. »

Qu’est-ce qui vous a motivé à distribuer ce film réalisé par Filip Pošivac et Barbora Valecká ?

« D’une manière générale, on est très attentifs à ce qu’il se passe du côté de la République tchèque en matière de cinéma d’animation. Au-delà de leur histoire, ils ont une actualité très forte, une école de cinéma d’animation liée en particulier au volume qui est absolument remarquable. Par notre intérêt spontané et naturel à tout ce qu’il se passe du côté de Prague, on a eu le plaisir de découvrir ce film et la décision a été assez facile de faire une proposition pour le faire découvrir au public français, tant la qualité narrative et cinématographique du programme est évidente. »

Votre actualité, c’est aussi la sortie au mois de mars d’un nouvel épisode de Pat et Mat, Pat et Mat déménagent. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette série très populaire, dont vous distribuez déjà le troisième film ?

'Pat et Mat déménagent !',  photo: Cinéma Public Films
« C’est effectivement déjà le troisième opus. Ce qui nous a séduits chez Pat et Mat, c’est très simple, c’est la dimension burlesque, le comique de situation parfaitement universel et totalement transgénérationnel, ce qui est assez génial à travers ce programme où l’action se déroule sans parole mais par le geste. Cela met encore une fois en valeur la qualité de l’animation tchèque, parce que tout se raconte par les mouvements des personnages. Et cet humour, cette simplicité dans les situations un peu rocambolesques de nos deux bricoleurs, nous touchent toujours. On aime à les voir se débrouiller d’une situation pourtant simple au départ, avec souvent le choix d’une solution qui nous semble être la plus difficile et la plus compliquée, mais à la fin, il y a quand même un résultat ! »

Dans votre catalogue, vous avez d’autres films tchèques, comme le voyage de Tom Pouce, ou bien des œuvres de Zdeněk Miller, l’auteur de la Petite taupe. Qu’est-ce qui fait selon vous la particularité de ce cinéma d’animation tchèque ?

'Le voyage de Tom Pouce',  photo: Cinéma Public Films
« Au-delà de la technique, parce que, en ce qui concerne l’animation en volume, ce qu’on appelle le stop motion, il y a clairement une école tchèque qui est absolument remarquable, il y a aussi une liberté de ton dans la narration, qu’on ne retrouvera pas forcément dans les productions françaises qui peuvent se destiner au jeune public. Du côté de Prague, ils ont une faculté à raconter des histoires qui peuvent s’adresser aux enfants en mettant en scène des univers graphiques et des personnages à travers des histoires qui auraient peut-être du mal à passer le cap d’une décision en France si un producteur devait porter un tel projet.

Et c’est vrai que là-bas, ils ont cette faculté à nous raconter des histoires, j’allais dire sans trop de ménagement. Ils ne mettent pas forcément les mêmes formes que nous, sur des propos qui peuvent même parfois être assez forts et aborder des sujets qui nous semble être vraiment profonds et intéressants. C’est quelque chose d’assez typique au cinéma d’animation tchèque. »