Après les déclarations russes sur août 1968, le président tchèque hésite à se rendre à Moscou en mai prochain

Le président tchèque Miloš Zeman a déclaré vendredi que les récentes déclarations russes sur août 1968 étaient d' « une insolence absolue », et qu'il hésitait désormais à se rendre en mai prochain au 75e anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie. Les propos du chef de l'Etat tchèque ont surpris puisque, outre qu'il manque rarement une occasion d'assister aux défilés militaires à Moscou, il est également connu pour ses sympathies pro-russes.

Récemment, le Kremlin a protesté contre la décision de Prague de proclamer « jour de commémoration des victimes » la date-anniversaire de l'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie, soit le 21 août 1968. Cinq jours plus tard, le ministère russe des Affaires étrangères avait exprimé sa « grande déception », estimant que cette loi « ne contribuerait guère au succès de la coopération bilatérale ».

Les relations tchéco-russes sont plutôt tendues ces derniers temps : Prague et Moscou ont récemment échangé des propos critiques lorsqu'un quartier de Prague a décidé d'enlever la statue du maréchal soviétique Ivan Koniev, considéré par les Russes comme un héros de la Seconde Guerre mondiale. Un autre incident a été causé par la décision d'un autre quartier de la capitale tchèque de construire un mémorial en hommage à l'Armée Vlassov composée de soldats russes qui, un temps, ont combattu aux côtés des Allemands avant de se retourner contre eux dans les derniers jours de la guerre et d'aider à libérer Prague.

Auteur: Anna Kubišta