Premier ministre tibétain en exil: « Il ne faut pas marchander les bonnes relations avec la Chine au détriment des droits de l’homme »

« Il est tout à fait souhaitable que la République tchèque ait de bonnes relations avec la Chine, mais elle ne devrait pas le faire au détriment de certains principes et valeurs », c’est ce qu’a déclaré le Premier ministre tibétain en exil, Lobsang Sangay, de visite à Prague. A l’occasion du Forum 2000 et lors d’un entretien réalisé par l’Agence de presse tchèque, il a notamment déclaré que tous les pays devraient avoir de bonnes relations économiques avec la Chine, mais sans pour autant « vendre certaines valeurs ». Selon Lobsang Sangay, « les droits de l’homme, la liberté et l’égalité sont les fondements même de la démocratie ». Il a notamment exprimé son regret quant à la déclaration faite entre Prague et Pékin, par le biais de laquelle la République tchèque a promis de ne pas remettre en cause l’intégrité territoriale de la Chine et de ne pas soutenir l’indépendance du Tibet. Le plus haut représentant politique du gouvernement tibétain en exil a qualifié cette déclaration d’ironique, en faisant notamment le parallèle avec l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. Après sa participation au Forum 2000, Lobsang Sangay s’apprête à visiter d’autres pays européens.

Selon les informations fournies, 122 Tibétains se sont immolés jusqu’à présent, 120 n’ont pas survécu aux brûlures. Les négociations entre la Chine et le Tibet ont été rompues en 2010 et aucune avancée n’a été réalisée depuis. Au mois de juin dernier plusieurs dirigeants tibétains en exil, dont le dalaï-lama, se sont réunis dans le nord de l’Inde pour relancer leur demande d’une autonomie élargie du Tibet au sein de la Chine.