Près de vingt candidats tchèques à la béatification et à la canonisation

Le prêtre Josef Toufar

Lesquelles des dix-huit personnalités tchèques proposées en vue de leur éventuelle béatification ou canonisation seront finalement retenues ? C’est une question posée cette semaine dans la presse tchèque et qui ouvrira cette revue de presse hebdomadaire. Une autre interrogation soulevée, cette fois-ci d’ordre politique, concerne l’orientation écologique à attendre de la nouvelle administration américaine. L’avenir de la téléphonie mobile et le travail illégal des ressortissants étrangers sont deux autres sujets traités dans cette nouvelle revue de presse qui rappellera également le grand prestige dont jouissait en Tchéquie le sociologue anglo-polonais, Zygmunt Bauman, récemment décédé.

Le prêtre Josef Toufar
« La liste des personnalités tchèques en quête de l’auréole de saint est aujourd’hui plus longue que jamais. » C’est ce que rapporte le quotidien Lidové noviny dans une récente édition. On recense effectivement dix-huit personnalités qui ont été choisies et proposées par l’Eglise catholique en vue de leur éventuelle béatification ou canonisation. Parmi elles, on trouve des martyres qui ont été assassinés sous le régime communisme ou par les nazis, des religieuses et deux cardinaux. C’est l’archidiocèse d’Olomouc qui a envoyé au Vatican un dossier contenant le plus grand nombre de candidats. Le journal écrit à ce propos :

« Au cours des vingt-cinq dernières années, le Vatican a répondu à trois demandes seulement qui lui ont été soumises. Par la suite, Zdislava de Lemberk et Jan Sarkander ont pu être canonisés en 1995, alors que 14 martyrs franciscains de Prague été béatifiés, il y a sept ans de cela. Mais c’est la canonisation d’Agnès de Bohême en novembre 1989, suivi par l’ensemble de la population et pas seulement par la communauté catholique, qui a été perçu comme un événement symbolique particulièrement marquant, car elle est survenue une semaine seulement avant la chute du régime communiste. »

Aujourd’hui, ce sont le prêtre Josef Toufar et le cardinal Josef Beran qui représentent les candidats qui semblent avoir le plus de chance d’être choisis. Josef Toufar, torturé à mort dans les années 1950, est devenu un des martyres les plus connus de l’arbitraire communiste. Quant à Josef Beran, ancien prisonnier du camp de concentration de Dachau, il s’est illustré notamment par ses activités à Rome et liées, par exemple, aux préparatifs du concile de Vatican II, ou à la réhabilitation de Jan Hus.

Quelle sera la nouvelle politique américaine en matière d’écologie ?

Photo illustrative: Commission européenne
Quelle politique écologique peut-on attendre du nouveau président américain Donald Trump ? Tel est le sujet d’une analyse qui a été publiée quelques jours avant son investiture sur le site du quotidien économique Hospodářské noviny et dans laquelle son auteur, Bedřich Moldán, écologiste et ancien ministre de l’Ecologie, écrit notamment :

« Au cours des dernières années, l’image des Etats-Unis, qui étaient auparavant perçus comme un pays anti-écologique, s’est améliorée, en raison par exemple de son adoption de l’Accord de Paris sur le climat. A noter aussi qu’une grande partie des Etats américains sont très actifs et que beaucoup de grandes sociétés commerciales et industrielles ont des comportements et mènent des actions dans le bon sens. Mais il est presque certain que l’accès au pouvoir de l’administration Trump va changer foncièrement cette donne, car son orientation politique s’annonce anti-écologique. Dans le domaine environnemental, l’accent sera probablement mis sur une politique énergétique à court terme s’appuyant sur les combustibles fossiles, auxquels s’opposent non seulement les environnementalistes, mais aussi l’économie de marché. »

L’auteur de ce texte admet que l’on ne saurait prendre toutes les déclarations de Donald Trump au sérieux et que, à bien des égards, ses positions vont changer. Selon lui, tout indique cependant que l’orientation anti-écologique de sa politique aura des manifestations concrètes, tant à l’échelle locale qu’à l’échelle internationale. D’un autre côté, l’opposition contre une telle approche environnementale se fait de plus en plus fortement entendre. Et Bedřich Moldán de se référer aux prévisions d’Al Gore, ancien vice-président, qui estime qu’une telle politique est susceptible de donner un nouvel élan au mouvement et aux activités des écologistes à l’échelle nationale, ainsi qu’à l’échelle internationale.

Le téléphone mobile dans dix ans – un compagnon intelligent

Photo: Barbora Němcová
« Dans dix ans, le téléphone mobile intelligent deviendra le point central de notre existence. » Telle est une des réponses données dans le cadre d’une mini-enquête effectuée par l’hebdomadaire Respekt auprès de quelques experts en technologies de l’information à l’occasion du dixième anniversaire du lancement du premier iPhone. En ce qui concerne la question de savoir comment ils imaginaient le téléphone mobile intelligent d’ici une dizaine d’années, ils s’accordent tous sur la perspective de son évolution tous azimuts. Vladimír Mařík, de l’Université technique de Prague (CVUT), précise par exemple :

« Par sa forme et par les paramètres de communication, le téléphone mobile de demain ne sera pas très différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Ceci dit, il devrait être doté de deux capacités clés, en se comportant comme un assistant intelligent de poche et comme une entrée facile dans le monde virtuel qui nous entoure. Son intelligence artificielle lui permettra, entre autres, d’acquérir des données clés, de fixer des rendez-vous, de proposer des solutions optimales, ainsi que de recueillir et de mettre à jour des informations biologiques individuelles afin de pouvoir lancer des avertissements. »

D’ici dix ans, le téléphone mobile devrait donc être, selon la formule de l’une des personnes interrogées, « un compagnon intelligent de l’homme 24 heures sur 24 ».

Le travail au noir des ressortissants étrangers

Photo: Archives de Radio Prague
Comme le révèle le quotidien Mladá fronta Dnes, l’Office national de l’inspection du travail a constaté pour la première fois que le nombre de ressortissants étrangers qui travaillent au noir en Tchéquie est supérieur à celui des Tchèques employés illégalement. La plupart d’entre eux, plus de 1 300, arrivent de pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne. Parmi les travailleurs « illégaux », on trouve en premier lieu des Ukrainiens, suivis de ressortissants vietnamiens, slovaques et moldaves. Le quotidien explique :

« En employant des travailleurs étrangers illégalement, les entreprises suivent surtout des motivations d’ordre économique, car elles ne sont pas obligées de leur payer des assurances ou de respecter les impératifs de la sécurité du travail. Il est aussi vrai que les demandes salariales des travailleurs étrangers sont plus modestes que celles des travailleurs locaux. La loi punit l’emploi illégal par des sanctions sévères qui ne sont pas pour autant en mesure de décourager certains employeurs d’avoir recours à cette pratique car, malgré tout, elle demeure pour eux rentable. »

En Tchéquie, la sanction minimale pour le travail illégal est de 50 000 couronnes, l’équivalent de près de 1850 euros.

Zygmunt Bauman – le sociologue le plus apprécié en Tchéquie

Zygmunt Bauman,  photo: Forumlitfest,  CC BY-SA 3.0
Le départ du sociologue anglo-polonais Zygmunt Bauman, 91 ans, auteur de la notion de « société liquide », a eu un grand retentissement dans la presse locale. Et pour cause, car les attaches qui le liaient à la Tchéquie, où il est considéré comme l’un des sociologues les plus importants de son temps, ont été nombreuses. L’auteur d’un texte qui lui a été consacré et qui a été publié dans l’une des éditions de la semaine écoulée du journal Lidové noviny rappelle à cette occasion :

« Lorsque dans les années 1960, on a vu dans l’ancienne Tchécoslovaquie renaître la sociologie, discipline qui avait été étouffée au lendemain de l’accès au pouvoir des communistes en février 1948, les théoriciens tchèques ont eu recours à la sociologie polonaise et plus particulièrement aux travaux de Zygmunt Bauman. Ses livres étaient non seulement intelligents, mais ils apportaient aussi des connaissances venues de la sociologie mondiale. Publiés en version tchèque, ils ont été utilisés à l’époque comme la source principale pour les études et les recherches de nombreux sociologues tchèques. »

Dans les années 1970 et 1980, Zygmunt Bauman, étiqueté de « révisionniste », est devenu persona non grata dans le pays. Ce n’est qu’après la chute du régime communiste en 1989, que Prague a pu lui réserver un accueil triomphal. Devenu le sociologue étranger le plus traduit en langue tchèque, il s’est vu attribuer le titre de docteur honoris causa de l’Université Charles et un prix de la fondation Vision 97 gérée par les époux Havel. Par ailleurs, comme le remarque l’auteur du texte publié dans Lidové noviny, Václav Havel constituait pour Bauman le personnage politique le plus important de l’époque du « règne du transitoire ».