Entretien avec Jean-Pierre Asvazadourian, nouvel ambassadeur de France

Jean-Pierre Asvazadourian, photo: Eduardo Viner / Site officiel de l'Ambassade de France

Jean-Pierre Asvazadourian a récemment remplacé Pierre Lévy au poste d’ambassadeur de France en République tchèque. A l’occasion de sa prise de fonctions, il a reçu Radio Prague au palais Bucquoy, siège de l’ambassade. En ce jour de fête en République tchèque, nous vous proposons de larges extraits de cet entretien.

28 octobre 1918
Le 28 octobre est un jour de fête nationale en République tchèque. Il y a 95 ans de cela, la Première République tchécoslovaque était fondée. L'indépendance de la Tchécoslovaquie est proclamée le 28 octobre 1918 à Darney et entérinée par le traité de Saint-Germain-en-Laye moins d'un an plus tard. L’apparition de ce nouvel Etat démocratique sur la carte de l’Europe a été rendue possible notamment grâce aux liens politiques et intellectuels développés par les Tchèques et les Slovaques avec la France depuis la seconde moitié du XIXe siècle et à leur contribution militaire durant la Première Guerre mondiale. Les partisans de la cause nationale tchèque et slovaque sauront progressivement gagner la confiance des dirigeants français, qui leur apporteront un soutien décisif lors de l’effondrement et de l’éclatement de l’Empire austro-hongrois. Pendant ces premières années de l’entre-deux-guerres, les rapports franco-tchécoslovaques étaient alors privilégiés. Mais qu’en est-il près d’un siècle plus tard ?

C’est une des questions que nous avons posées au nouvel ambassadeur de France en République tchèque. Début octobre, Jean-Pierre Asvazadourian a remplacé Pierre Lévy. A l’occasion de sa prise de fonctions, celui qui était il y a peu encore ambassadeur en Argentine a reçu Radio Prague au palais Bucquoy, siège de l’ambassade. En ce jour de fête, nous vous proposons donc cet entretien. Dans celui-ci, Jean-Pierre Asvazadourian, qui revient à Prague en terre connue, a d’abord évoqué le souvenir de ses premières années de diplomate au début des années 1990, dans une Tchécoslovaquie alors en pleine transition démocratique.

Jean-Pierre Asvazadourian,  photo: Eduardo Viner / Site officiel de l'Ambassade de France
« C’est un moment à la fois passionnant et émouvant. Pour un diplomate, revenir dans un pays après une période importante, vingt ans, est une expérience que l’on attend avec impatience et curiosité. D’autant plus que ma première expérience s’est passée à un moment qui était un moment historique pour ce pays et pour l’Europe. Et comme jeune diplomate, comme jeune Européen, les sensations, les impressions que j’ai retirées de mon premier séjour avaient été particulièrement fortes, particulièrement marquantes. »

Plus concrètement, quels souvenirs gardez-vous de cette période effectivement riche pour la Tchécoslovaquie et pour l’Europe en général ?

« Je suis arrivé dans les tout premiers jours de 1990, donc, effectivement, très peu de temps après la Révolution de velours, très peu de temps après des changements qui étaient intervenus aussi dans d’autres pays européens. Je suis venu ici avec un sentiment d’intérêt passionné mais également d’émotion parce que, comme jeune diplomate et comme jeune Français, j’ai assisté à ces transformations profondes qui touchaient l’Europe avec un intérêt de premier plan. Je pense que nous avons tout de suite eu conscience que ces événements étaient des événements qui allaient nous concerner, qu’ils concernaient aussi la France et les pays de cette partie de l’Europe. Je crois que je suis vraiment arrivé dans cet esprit-là et l’impact était vraiment très fort. Cela s’est maintenu jusqu’à la fin de mon séjour, car effectivement j’y suis resté jusqu’à la fin de l’année 1993. C’étaient des années de profondes transformations pour l’Europe et pour ce pays. »

En tant que jeune diplomate, qu’est-ce qui vous a attiré en Europe centrale, en Tchécoslovaquie ?

« Je me suis retrouvé dans cette aire géographique, car cela était depuis longtemps un domaine d’intérêt pour moi. Je suis entré au ministère des Affaires étrangères avec cet angle particulier qui était un concours dirigé vers la connaissance de l’Europe centrale et orientale. Parmi les langues que j’avais étudiées pour préparer ce concours, il y avait notamment le tchèque. Donc, je connaissais la Tchécoslovaquie. Je connaissais la culture tchèque qui m’est très proche et pour laquelle j’ai une grande passion et beaucoup d’intérêt. Venir justement dans ce pays prendre des fonctions de jeune diplomate, dans cette ambassade à ce moment, c’était effectivement une impression extrêmement forte par l’intérêt personnel que j’avais pour cette partie de l’Europe et en particulier pour ce pays. »

Comment s’est passé votre apprentissage de la langue tchèque ? Avez-vous entretenu sa pratique depuis vingt ans ?

« Mon apprentissage s’est passé académiquement. C’est une langue difficile pour un Français. Je l’ai apprise progressivement, aussi en faisant quelques séjours linguistiques ici et par l’intermédiaire de la littérature. Je suis un lecteur avide et c’est ainsi que j’ai découvert progressivement la littérature et la culture tchèques plus généralement. J’aime beaucoup la musique, et s’il y a un pays pour lequel la musique est essentielle, pour lequel elle est au cœur de sa culture, c’est bien ce pays. »

« Ensuite, ma carrière m’a conduit dans d’autres pays européens. Elle m’a conduit également hors d’Europe, et je me suis bien évidemment consacré au poste que j’occupais, mais j’ai toujours gardé un lien d’intérêt pour la culture tchèque. En étant ici, j’aurai désormais la possibilité quotidienne à la fois de pratiquer cette langue et de me familiariser avec les évolutions de la culture. Car la culture est quelque chose qui vit, qui se développe tous les jours à travers ses différentes formes. Et j’espère également profiter de cet élément qui est aussi un lien dans sa relation avec la France. »

Quelle était la mission de la France au début des années 1990 ? On sait que François Mitterrand a joué un grand rôle. On se souvient à l’ambassade notamment de ce célèbre petit-déjeuner avec les dissidents, parmi lesquels Václav Havel. Quelle était à l’époque la mission de la France dans cette Tchécoslovaquie qui s’ouvrait à l’Europe et au monde ?

Le célèbre petit-déjeuner,  photo: CT
« Effectivement, vous rappelez un événement historique qui a laissé un impact fort à la fois chez les Français et chez les Tchécoslovaques : ce petit-déjeuner, qui a eu lieu à quelques mètres de l’endroit où nous nous trouvons, qui est commémoré dans la salle à manger par une photo, a été un moment fort qui voulait montrer l’intérêt de la France aux personnes qui portaient la contestation à l’égard des régimes précédents et qui portaient cette aspiration à la liberté. Cela rappelle aussi le rôle de la France aux côtés des personnes qui ont porté l’idée de la création de la Tchécoslovaquie il y a un peu moins d’un siècle. La France retrouvait une relation déjà ancienne et le rôle qu’elle a joué à l’époque auprès des Tchèques et des Slovaques. »

Quelle était la relation qu’entretenait alors François Mitterrand et Václav Havel, et plus généralement les hauts représentants français et tchécoslovaques ?

« Ce petit-déjeuner a été en l’occurrence un élément important. C’était à la fois une relation très personnelle et un geste politique fort. C’est en tout cas comme cela que l’on s’en souvient. Puis, suite aux changements, cette relation qui s’était forgée dans des conditions très particulières s’est naturellement développée avec tout l’intérêt politique à l’égard des nouvelles démocraties, et à l’égard également des responsabilités des autres pays européens, dont la France, pour permettre la réunification de ce continent. »

Une vingtaine d’années plus tard, comment la mission de la France en République tchèque a-t-elle évolué ? Ce ne sont plus les mêmes priorités, plus les mêmes enjeux…

« Le rôle de la France se base d’abord dans l’histoire. Les racines d’une relation remontent dans le passé. C’est quelque chose qui compte, qui fait partie de l’héritage de la relation, un héritage qu’il faut porter et dont il faut être fier. Evidemment, ce rôle se poursuit dans des conditions extrêmement différentes. A présent, la France et la République tchèque sont des alliés, des partenaires au sein de l’Union européenne. Je mesure aussi, en revenant ici, cette évolution extraordinaire qu’il y a eu pendant vingt ans. Et cette appartenance à l’Union qui est la nôtre est quelque chose de très fort dans la relation bilatérale des deux pays. »

Puisque nous parlons de l’Union européenne, la République tchèque a eu un peu de mal, depuis son adhésion en 2004, à trouver sa place. Une partie de la population est eurosceptique. Quel rôle, selon vous, doivent jouer les « petits pays » européens comme la République tchèque au sein de l’Union européenne. Comment peuvent-ils pleinement s’y intégrer ?

Photo: Commission européenne
« Tout d’abord, je n’aime pas tellement ce terme de petit pays, car derrière cette idée, il y a aussi une autre conception : je pense que ce qui fait la spécificité de l’Union européenne, c’est que nous sommes tous des partenaires, la voix de tous compte. Je crois que c’est quelque chose d’extrêmement important dans la conception que l’on peut avoir de l’Europe, de son fonctionnement démocratique, et c’est une source de légitimité pour tous. »

« Par ailleurs, l’Europe qui fonctionne actuellement est très différente de cette communauté qui existait il y a vingt ans. Aujourd’hui, c’est une union qui a développé des coopérations dans des domaines extrêmement divers, qui a élargi ses champs de coopération, et qui doit bien évidemment à chaque moment trouver auprès des citoyens sa légitimité. C’est pour cela qu’aujourd’hui, la vision qu’on partage entre Européens, c’est une Europe qui soit plus près des citoyens, qui réponde à leurs exigences et à leurs désirs en matière de croissance et d’emploi. Je crois que l’Europe est une offre commune. Et de ce que j’entends, la République tchèque est un acteur très engagé en Europe. »

Néanmoins, la République tchèque traîne les pieds en ce qui concerne l’adoption de l’euro. Comment analysez-vous cette position ?

Photo: Tomáš Adamec,  ČRo
« Je crois que c’est la décision de chacun. Une fois de plus, l’Europe est un ensemble démocratique. Chaque pays peut sur cette question faire ses choix. Ce sont des choix souverains et je crois qu’ils doivent être respectés. Et dans les domaines de coopération, il faut faire le maximum possible ensemble et toujours avec cet objectif de répondre aux souhaits et aux aspirations des citoyens. C’est vraiment quelque chose qui est très important pour les autorités françaises. C’est certainement un objectif. Je mentionnais l’emploi, la croissance… Quelle que soit notre appartenance ou non à la zone euro, ces responsabilités, ces souhaits sont là identiques. Nous avons beaucoup de domaines de coopération dans ces objectifs. Mais il y a également d’autres domaines. L’Europe pourra progresser sur son objectif si elle est plus innovante, si elle sait mieux faire valoir ses intérêts. Donc, il y a beaucoup de domaines dans lesquels nous pouvons coopérer. »

En restant dans le cadre de l’Union européenne, les relations franco-tchèques s’étaient grandement intensifiées au moment de la présidence européenne successive des deux pays, en 2008 et 2009. Les relations s’étaient un peu tendues à l’époque. Aujourd’hui, quel est l’état de ces relations franco-tchèques ? On voit très peu de ministres français venir à Prague et très peu de ministres tchèques se rendre à Paris. Qu’en est-il ?

« Vous mentionnez la période des présidences. Traditionnellement, ce sont des moments très actifs. Et le fait que les deux présidences se suivaient a permis de pouvoir collaborer sur ce passage et sur les priorités portées. Je crois de façon générale que le cadre européen est le cadre naturel de nos échanges. Il y a deux éléments. Il y a la relation bilatérale que nous entretenons dans beaucoup de domaines. Nous parlions de culture précédemment mais il y a aussi la présence et les échanges économiques, les échanges d’étudiants… C’est un élément qui est très important. C’est une relation bilatérale qui s’inscrit dans le cadre plus général de l’Union européenne. Et donc beaucoup de contacts se passent dans ce cadre. Les chefs de gouvernement, les ministres se rencontrent à très grande fréquence dans le cadre européen en participant aux travaux dans le cadre de cette enceinte. »

« Je refuse l’idée défaitiste de se dire qu’il y a moins de moyens »

La centrale nucléaire de Temelín,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
Dans le cadre de ces relations bilatérales, il y a un dossier incontournable ces dernières années. C’est celui d’ Areva et du projet d’achèvement de la centrale nucléaire de Temelín. Le groupe français a été écarté de l’appel d’offres par la société énergétique ČEZ. Et on a l’impression que cela a jeté un froid sur la relation entre la France et la République tchèque ou en tous cas que les relations n’ont pas été soutenues après cette déconvenue pour Areva.

« C’est une question à laquelle nous sommes attentifs, parce que la coopération dans le domaine nucléaire est importante. A présent, Areva, qui est un acteur mondial et apporte de nombreuses solutions, a fait valoir ses droits. Il y a une procédure en cours. Voilà ce que l’on peut dire à cet égard. Ceci dit, la France et la République tchèque ont des convergences sur le domaine du nucléaire civil. Et dans le cadre de l’Union européenne, ces convergences peuvent donner lieu à des coopérations. »

Outre le domaine économique, il y a également le domaine culturel, et même si cela ne dépend pas seulement de l’ambassade, on voit une baisse de l’investissement du ministère des Affaires étrangères dans le réseau culturel français dans le monde, une baisse de financement des Instituts français, des Alliances françaises… Quel rôle peut jouer l’ambassade pour maintenir des relations culturelles riches ?

« Les relations culturelles ne sont pas uniquement portées par les gouvernements, par les ambassades, par les institutions. Elles sont avant tout portées par les gens. Et je crois que c’est cela qu’il faut chercher à dynamiser. Il faut aussi trouver des dimensions qui séduisent un public plus jeune, car c’est aussi le défi, et notamment, j’en ai fait l’expérience dans mes autres postes, promouvoir les musiques actuelles, l’industrie culturelle, le cinéma… C’est quelque chose qui permet d’attirer les jeunes vers les échanges culturels. Par exemple le cinéma : nous avons très prochainement un festival de cinéma français qui va se tenir au mois de novembre. C’est effectivement le moyen de mettre l’accent sur des expressions culturelles qui séduisent aussi un grand public. C’est quelque chose qui est essentiel, comme trouver des partenaires et avoir de projets communs. Donc, ce n’est pas toujours une question de budget. C’est aussi la volonté de trouver des partenaires et de porter ensemble des projets. »

Photo: Commission européenne
« Concernant le français, je ne partage pas complètement votre sentiment. Je vois beaucoup d’éléments qui prouvent l’intérêt que les Tchèques portent à la culture et à la langue françaises. Il y a également un intérêt pour les études qui est d’ailleurs réciproque. Dans le cadre des programmes d’échanges européens, un millier de jeunes Tchèques sont chaque année dans une université française et près de 800 Français viennent en République tchèque. C’est là un intérêt mutuel qu’il faut souligner. Nous avons également des institutions. Plus de 800 élèves sont scolarisés au Lycée français. Il y a six Alliances françaises, des institutions de droit local font un important travail de diffusion de la langue française, sans oublier bien sûr l’Institut français de la rue Štěpánská qui, historiquement, joue un rôle important à Prague et qui a plus de 2 500 élèves par an. Le français se diffuse aussi à travers les classes bilingues, que ce soit à Prague, Brno, Tábor ou Ostrava. »

Malgré tout, au niveau de l’offre dans le domaine de la recherche, par exemple, le Centre français de recherche en sciences sociales (CEFRES) a lui aussi réduit la voilure depuis quelques années. Moins d’activités sont développées que par le passé et la très belle bibliothèque n’est pas trop mise en valeur parce qu’elle est moins accessible. L’année dernière, des chercheurs tchèques ont également protesté contre la réduction du budget alloué au CEFRES, alors que celui-ci leur permet d’accéder à un pan de recherche qui n’est pas seulement anglo-saxon mais aussi à des études plus originales notamment francophones. Il y a donc quand même bien une réduction de l’offre de la France dans les domaines de la recherche ou de la culture plus généralement…

« Pour ce qui est de la science, il y a une coopération qui est extrêmement dynamique à travers des programmes comme le programme Barande qui fournit un cadre pour plus de vingt-cinq projets scientifiques durables. Cela veut dire beaucoup de mobilité des chercheurs de part et d’autre. La coopération scientifique est une des priorités des autorités françaises. Elle rencontre l’intérêt des autorités tchèques et des institutions. Cette coopération scientifique se développe donc de façon très active. »

« Sur le plan universitaire, nous sommes en train de finaliser de quelque chose de très important, à savoir un dispositif de reconnaissance des diplômes et des expériences. Cela devrait permettre de donner un coup d’accélérateur aux échanges. »

Photo: CEFRES
« Enfin, concernant le CEFRES, c’est une institution qui depuis vingt ans a effectivement effectué un important travail en matière de sciences humaines et sociales. C’est un domaine d’excellence en France. En République tchèque, ce domaine s’est extrêmement diversifié et le CEFRES a son rôle dans ce dispositif. Après, cela ne veut pas dire que tout doit rester identique systématiquement. Il faut voir comment les choses peuvent évoluer. Une des pistes peut être d’ancrer le CEFRES dans des institutions tchèques qui ont un niveau d’excellence en matière de sciences humaines et sociales. »

« On dispose donc d’outils qui nous permettent de jouer sur tous ces tableaux. Mais je refuse aussi l’idée défaitiste de se dire qu’il y a moins de moyens et que nous faisons moins de choses. Ce n’est pas vrai. On fait des choses quand il y a une volonté et un intérêt communs. En matière scientifique, il y a une large palette d’intérêts communs entre la République tchèque et la France. »

En tant qu’ambassadeur, avez-vous la possibilité de donner une orientation un peu personnelle à votre mission ? Et si oui, quels sont vos objectifs, vos envies, pour ces années à venir en République tchèque ?

« On arrive dans ses fonctions avec l’envie de participer de façon active et positive, en sachant qu’on a derrière soi cet héritage d’une relation ancienne qu’il faut porter et faire fructifier. Le domaine économique est également très important. C’est une des priorités que s’est fixé le ministère des Affaires étrangères à la diplomatie économique, et ce d’autant plus dans un pays où sont présentes plus de 500 entreprises françaises qui emploient plus de 100 000 personnes, qui a vu il y a une dizaine d’années ses échanges commerciaux avec la France plus que doubler. C’est donc un domaine dans lequel je souhaite être présent et actif, comme dans les échanges scientifiques, universitaires et culturels que nous avons évoqués. Cela bien évidemment sans oublier notre coopération au sein de l’ensemble européen, de notre Union. C’est très important. »