Rétro 2009 (1ère partie)

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Bienvenue à l’écoute de cette émission spéciale préparée pour la Saint-Sylvestre et le 1er de l’An. Deux émissions spéciales et rétrospectives plus précisément au cours desquelles nous allons revivre dans l’ordre chronologique les principaux moments qui ont fait l’actualité en République tchèque au cours de l’année 2009 qui s’achève. Une année historique pour la République tchèque puisqu’elle a pris le relais de la France le 1er janvier pour présider le Conseil de l’Union européenne pour la première fois depuis son adhésion en 2004.

Une première d’autant plus historique que c’est aussi devenu une dernière depuis la ratification par les Vingt-sept, y compris par la République tchèque de Václav Klaus, du Traité de Lisbonne. En ce jour de saint Sylvestre, nous vous invitons donc tout d’abord à revivre, à travers des extraits d’entretiens et de « papiers » diffusés dans la rubrique Faits et événements, les temps forts du premier semestre 2009. Le second semestre, marqué, lui, par le renoncement des Etats-Unis à l’installation du bouclier antimissile, la visite du pape Benoît XVI, l’annulation des élections législatives ou encore la difficile ratification du Traité de Lisbonne, fera l’objet d’une autre émission le 1er de l’An. Commençons avec un extrait d’une interview avec le politologue français Ilios Yannakakis au sujet de la présidence tchèque de l’UE. Une interview d’Alena Gebertova diffusée sur nos ondes le 1er janvier 2009 :


Avec la crise financière, mais aussi la crise du gaz, fruit d’un différend entre l’Ukraine et la Russie qui touche en plein hiver une importante partie de l’Europe, et le conflit israélo-palestinien, le gouvernement tchèque entame l’exercice de sa présidence européenne dans un contexte international extraordinairement tendu et n’a donc pas la tâche facile. Cette tâche est d’autant moins facile que la République tchèque est perçue à l’étranger comme un pays eurosceptique. Surtout à cause de son président, Václav Klaus, autoproclamé dissident de l’Union européenne, mais aussi notamment parce que Prague traîne des pieds pour ratifier le traité de Lisbonne, qui doit venir reformer les institutions communautaires. On écoute à ce sujet Michaela Jelínková, la porte-parole du vice-Premier ministre en charge des affaires européennes, Alexandr Vondra. Une interview d’Alexis Rosenzweig diffusée le 2 janvier :


On le sait aujourd’hui, ça n’a donc pas été le cas, loin s’en faut même. Mais laissons un peu de côté ce Traité de Lisbonne au processus de ratification si compliqué et, avouons-le, parfois lassant à la longue, pour passer à un autre moment de la présidence tchèque qui a fait beaucoup rire certains et beaucoup moins d’autres. Il s’agit bien entendu de la sculpture « Entropa » du controversé plasticien David Černý installée à Bruxelles devant le siège du Conseil de l’UE. Rappel des faits avec le papier de Václav Richter diffusé le 13 janvier :


Autre thème d’actualité relatif à la présidence tchèque en début d’année, les relations entre Prague et Paris. « Les Tchèques font ce qu’ils peuvent », a même déclaré Nicolas Sarkozy. Le président français avait également affirmé que fabriquer des voitures françaises en République tchèque pour les vendre sur le marché français n’était pas justifiable. Des mots qualifiés d'"incroyables" par le Premier ministre tchèque. Le ton était donc monté d’un cran entre les deux pays. Directeur de Sciences-Po Dijon, le politologue Lukáš Macek était bien placé pour analyser ses relations franco-tchèques tendues. Nous sommes alors le 17 février :


Photo: CTK
Un mois plus tard, Lukáš Macek s’exprime de nouveau sur nos ondes. Mais cette fois, pour une autre raison, plus grave : la République tchèque vit en effet une nouvelle crise politique. La coalition gouvernementale de centre-droit dirigée par Mirek Topolánek est tenue de démissionner après que la motion de censure déposée par l’opposition sociale-démocrate a été adoptée par la Chambre des députés. Il s’agit d’une première dans l’histoire du pays. Une première qui arrive au plus mauvais moment, en pleine présidence de l’UE. Lukáš Macek estime alors que la scène politique tchèque démontre tout son manque de responsabilité :


Barack Obama,  photo: Štěpánka Budková
Quelques jours à peine plus tard, le 5 avril, Barack Obama est en visite à Prague. Devant le Château, le président américain prononce son premier discours en Europe depuis son élection. Et pas n’importe quel discours puisqu’il se dit favorable à un monde sans armes nucléaires. Une position qui contribuera en fin d’année à son prix Nobel de la Paix. Le lendemain, Alexis Rosenzweig revient sur l’essentiel à retenir du passage de Barack Obama :


Mirek Topolánek ne le savait pas encore mais il se trompait, puisque ce projet de bouclier serait bien à jeter aux oubliettes. Mais nous y reviendrons demain… En attendant, quatre jours plus tard, c’est Jan Fischer qui est nommé à la fonction de Premier ministre. Incroyable mais vrai, la République tchèque dispose alors de deux chefs du gouvernement : Mirek Topolánek, chargé de gérer les affaires courantes pendant encore quelques semaines, et donc Jan Fischer, qui dirigeait jusqu’alors le l’Office national des statistiques. Mal connu du public, beaucoup doutent de ses capacités à diriger un cabinet d’experts qu’on pense alors de transition censé mener le pays à des élections législatives anticipées à l’automne. Le 6 mai, soit six semaines après la démission de la coalition dirigée par Mirek Topolánek, ce nouveau gouvernement d’experts est enfin au complet. Un gouvernement qui se définit comme « ouvert au dialogue avec tous les partis » et dont le chef, Jan Fischer, se charge de la fin de la présidence de l’UE. Une fin de présidence marquée par les sommets de l’UE avec la Russie et la Chine et enfin celui du Conseil européen censé porter sur le Traité de Lisbonne. Mais rien d’extraordinaire ne ressort finalement de ses sommets, donnant le sentiment que la présidence tchèque se termine un peu en queue de poisson. Le 30 juin, notre rédactrice en chef Alena Gebertová dresse donc logiquement un bilan mitigé :


Le vingtième anniversaire d’une révolution de velours
Mauvais politiciens, les Tchèques le sont sans doute effectivement parfois. La seconde moitié de cette année 2009 nous en apportera la démonstration à d’autres reprises. La suite de notre rétrospective, qui sera diffusée demain, le jour de l’An, débutera d’ailleurs par l’annulation surprise, en septembre, des élections législatives anticipées. Mais, heureusement, la politique sera un peu moins présente. Car avec notamment la visite du pape Benoît XVI et le vingtième anniversaire d’une révolution de velours qui porte si bien son nom et qui avait fait triompher, ne serait-ce que l’espace d’un temps, l’amour et la vérité sur la haine et le mensonge, 2009 aura aussi été l’occasion pour les Tchèques de se rappeler certaines valeurs spirituelles et morales. Des valeurs dont nous souhaitons qu’elles vous accompagnent tout au long de la nouvelle année qui s’ouvre. Toute l’équipe de la rédaction française vous souhaite une bonne et heureuse année…