Foot – Euro 2020 – Eliminatoires : défaits au Kosovo, les Tchèques sous pression

Kosovo - Tchéquie, photo: ČTK/AP Photo/Visar Kryeziu

L’équipe de République tchèque de football a été battue par le Kosovo (1-2), samedi à Pristina, à l’occasion de son quatrième match de groupe comptant pour les éliminatoires de l’Euro 2020. Avant un déplacement au Monténégro ce mardi, ce revers complique notoirement la situation de la Reprezentace, désormais troisième de son groupe, dans l’optique d’une qualification.

Kosovo - Tchéquie,  photo: ČTK/AP Photo/Visar Kryeziu

Patrik Schick  (au milieu),  photo: ČTK/AP/Visar Kryeziu
« Nous ne sommes pas aussi mauvais que ce qui s’écrit dans les journaux et sur les réseaux sociaux », a déclaré Tomáš Vaclík à l’issue de la première confrontation de l’histoire entre la République tchèque et le Kosovo, membre de l'UEFA depuis 2016. Si le gardien du FC Séville a probablement raison, la rencontre de Pristina, disputée dans une chaude ambiance et contre une équipe qui reste sur une série relativement longue d’invincibilité (14 matchs), a néanmoins confirmé que cette Reprezentace restait très fragile et irrégulière. Auteur de l’ouverture du score dès la 16e minute en concluant d’une frappe du gauche à ras de terre une des rares actions tchèques bien menées, l’attaquant Patrik Schick était très déçu du contenu proposé au coup de sifflet final :

« Sur l’ensemble du match, il faut bien reconnaître que nous n’avons pas bien joué. Nous n’avons pas produit grand-chose dans le jeu vers l’avant, beaucoup de nos actions étaient trop stéréotypées pour défendre la défense adverse. C’était trop insuffisant pour espérer mieux. »

Jaroslav Šilhavý,  photo: ČTK/AP/Visar Kryeziu
Deux erreurs, la première technique sur une mauvaise relance qui a permis l’égalisation kosovare trois minutes seulement après la réalisation de Schick, puis la seconde d’inattention sur un corner peu après l’heure de jeu, ont coûté cher aux Tchèques. Le sélectionneur Jaroslav Šilhavý, auquel quelques critiques commencent à reprocher sa trop grande bienveillance vis-à-vis de ses joueurs, a amèrement regretté les errements de son équipe :

« A mes yeux, c’est une défaite stupide qui complique la perspective d’une qualification. Il faut reconnaître les mérites du Kosovo, qui a bien défendu comme on s’y attendait.et a joué de façon organisée, agressive et rapide avec des joueurs de qualité. Tout cela n’enlève rien au fait que ce que nous avons produit aujourd’hui est insuffisant. C’est une déception. Nos nombreuses erreurs et notre manque de concentration sur les deux buts encaissés ont facilité la tâche de notre adversaire. »

Si sa responsabilité n’a pas été engagée sur les deux actions coupables, l’arrière latéral droit Pavel Kadeřábek a été l’auteur d’une performance très moyenne comme l’ensemble de ses coéquipiers, très loin en tous les cas des standards qui sont les siens depuis plusieurs saisons en Bundesliga sous le maillot de Hoffenheim. Bien conscient, lui aussi, des critiques qui visent la Reprezentace, il affirme cependant ne pas vouloir baisser la tête :

Pavel Kadeřábek,  photo: ČTK/AP/Visar Kryeziu
« Bien sûr que nous savons quelles sont les réactions et ce que pensent les gens au pays. Vous n’avez même pas besoin de lire ce qui s’écrit pour le savoir. Mais il faut faire abstraction de la critique, qui fait partie de notre métier. Si on y accordait trop d’attention, on ne pourrait même pas jouer le prochain match. »

Ce prochain match, à Podgorica mardi soir, sera pourtant sacrément important. Les Tchèques n’y auront plus beaucoup le droit à l’erreur, comme s’en doute Tomáš Vaclík :

« Nous savons tous très bien qu’il ne nous reste plus que quatre matchs et comment le classement évolue dans le groupe. Nous connaissons donc parfaitement l’importance du prochain match au Monténégro. Mais nous avons toujours notre sort entre les mains. Si nous gagnons ce mardi, nous repasserons probablement devant le Kosovo, qui affrontera l’Angleterre chez elle. Et nous devons aussi encore recevoir le Kosovo. Je reste confiant. Je pense que l’équipe a les moyens de se qualifier et que nous avons de beaux moments à vivre ensemble. »

Après quatre matchs disputés - soit à mi-parcours -, la République tchèque figure à la troisième place d’un groupe A dominé par une Angleterre qui réalise pour l’heure un sans-faute avec trois succès. Le Kosovo occupe la deuxième place avec huit points au compteur, soit deux unités de plus que les hommes de Jaroslav Šilhavý, qui présentent un bilan mi-figue mi-raisin avec deux victoires pour deux défaites.

Une victoire contre un Monténégro qui n’a remporté aucun de ses quatre premiers matchs et qu’ils avaient nettement battu à Olomouc en juin dernier, permettrait aux Tchèques non seulement de conclure cette mini-tournée dans les Balkans sur une note plus positive, mais aussi d’aborder avec davantage de confiance les réceptions de l’Angleterre, puis du Kosovo, peut-être décisive, respectivement les 11 octobre et 14 novembre prochains.